Les bons achats de Marc – Juin 2018
Made in USA
par Marc Chapleau
Marc Chapleau
D’abord bonjour, j’espère que tout se passe bien pour vous, que la vie n’est pas trop dure ?
De mon côté, tout baigne, merci. Moins difficile, à cette période de l’année, d’avoir le moral : les journées sont longues, interminables, le soleil et la chaleur sont la plupart du temps au rendez-vous, le barbecue tourne à plein régime, la bière de cinq heures est une vraie bénédiction…
Bon, assez d’épanchement, un peu de sérieux – et pour commencer, de vin californien, tiens.
Pas de double sens ici, promis.
C’est bien simple : je sors à peine d’une dégustation de la maison Heitz Cellar, dans Napa, qui m’a laissé pour ainsi dire baba.
Tout était bon, leur chardonnay, leur cabernet d’entrée de gamme, leur zinfandel et, surtout, surtout, les deux gammes Trailside Vineyard et Martha’s Vineyard, auxquelles on a eu droit sur plusieurs millésimes, en remontant jusqu’à 2001.
En deux mots : concentration et élégance.
Ça n’a l’air de rien, présenté comme cela, mais voilà des vins californiens à la fois typés Nouveau Monde, riches et veloutés, mais aussi d’une étonnante finesse, avec un élevage boisé superbement maîtrisé et une acidité bien présente, gage de fraîcheur.
Hélas, on trouve peu de ces vins Heitz à la SAQ. En fait si, il en apparaît une bonne dizaine sur saq.com mais quand on clique dessus, le message est
« X Non disponible en succursale » et « X Non disponible en ligne ».
Pourquoi ne pas les enlever, alors, pourquoi nous faire saliver en pure perte ?
Et quand il y en a, et sauf pour l’excellent Cabernet Sauvignon 2013 tout court à 85 $, les prix sont corsés, souvent dans les 140 $ et parfois beaucoup plus.
D’ailleurs, une bonne sélection de ces vins serait vendue par le truchement du « Service spécialisé » de la Société des alcools, réservé aux clients
« Élite », qui achètent annuellement, toujours selon ce qu’un agent promotionnel m’a indiqué, pour plus de 100 000 $. Un monopole a tous les droits, n’est-ce pas.
Cela dit, si l’occasion se présente, si un Heitz apparaît devant vous, dans un resto, chez un ami ou lors d’un festival, par exemple, n’hésitez pas, c’est du sacré bon jus, comme on dit ici et là de plus en plus.
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À défaut, songez à revisiter les autres bons domaines de Napa et Sonoma, de temps à autre.
Leurs vins sont dans l’ensemble de moins en moins boisés et confiturés, on semble avoir compris là-bas que la fraîcheur, pour les amateurs confirmés du moins, ça n’a pas de prix.
Saguenay en folie
Parlant de foire, le Festival des vins de Saguenay, qui se tient à Chicoutimi chaque mois de juillet, ne cesse de prendre du galon.
Maintenant à sa 12e édition, l’événement attire les foules et est en passe, si ce n’est déjà fait, de devenir un incontournable.
Même Mario Pelchat, le chanteur-vigneron, y sera, avec son propre stand de dégustation, s’il vous plaît.
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À BOIRE, AUBERGISTE !
Benjamin Bridge Non Vintage Méthode Classique – Un tour de force ! Avec 50 pour cent d’acadie blanc dans l’assemblage (un hybride), Jean-Benoit Deslauriers, avec du pinot noir et du chardonnay en complément, est arrivé à faire un mousseux à la fois nerveux et élégant, rehaussé de notes florales.
Quails’ Gate Pinot Noir 2016 – Rouge de Colombie-Britannique bien typé, poivré, avec des saveurs plaisamment acidulées, bien tendues, par ailleurs très fruitées. Légère tonalité boisée (15 % de chêne neuf), juste assez pour ne pas écraser le fruit, justement.
Pétale De Rose Château La Tour De L’évêque 2017 – Un classique provençal particulièrement en verve avec ce millésime 2017, toujours aussi fin mais avec cette fois une texture un peu plus grasse, un côté salin même, cependant que l’acidité est notable. Finale épicée. À moins de 20 $, sans conteste l’un des meilleurs achats à faire en ce moment en rosé.
Miraval Côtes-De-Provence 2017 – Très bon rosé de Provence issu d’un assemblage de cinsault, de grenache, de syrah et de rolle. Bu tout de suite après l’excellent Pétale de Rose, il n’a pas démérité, conjuguant lui aussi l’élégance et la générosité. Tout ça sous le signe de la fraîcheur, bien sûr.
Ollivier Père Et Fils Clisson Muscadet 2013 – Des notes de fruit mûr dans ce muscadet par ailleurs bien nerveux, tout en ayant du gras – du fait de l’élevage sur lies. Une pointe fumée en finale vient compléter le portrait. À un peu plus de 21 $, un achat très recommandable.
Château Viramière Saint-Émilion Grand Cru 2015 – Très bon saint-émilion, plein et fruité, vanillé également, sans excès, l’ensemble séduit en bouche par sa fraîcheur, son caractère pas très concentré et partant sans lourdeur, plutôt digeste. Très bon rapport qualité-prix.
Silvio Grasso Barolo Annunziata 2013 – Couleur rubis à reflets grenat moyennement intense, typique de bien des rouges à base de nebbiolo. Au nez, la griotte et les herbes, c’est engageant, des notes de cuir également. En bouche, c’est du costaud, à la fois capiteux et minéral, avec une trame tissée serrée et bien tendue. Encore bien jeune, gagnerait à reposer au cellier au moins jusqu’à 2021-2022.
Banfi Rosso di Montalcino Poggio Alle Mura 2015 – Pur sangiovese de Toscane, appellation rosso-di-montalcino, marqué par la réglisse et le boisé fumé au nez, le tout bien entouré de fruit rouge. Les saveurs suivent, assez corsées, plaisamment tanniques, avec du fruit et une trame plutôt serrée, qui ne se dément pas jusqu’en finale. À environ 26 $, une affaire !
Quinta da Serradinha Vinho Tinto 2012 – Surprenant rouge portugais, peu corsé, à l’acidité volatile marquée, presque vinaigré, mais voilà, le fruit est là aussi, l’ensemble est équilibré et très alerte, voire fringant et même piquant. Par ici les saucisses grillées ou la pizza !
Marc
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