Les bons achats de Marc – Avril 2017
Une belle jambe, ça oui !
par Marc Chapleau
Je viens de vendre ma maison et m’apprête à déménager. Cela vous fait une belle jambe, je sais, qu’en auriez-vous à cirer ?
Non, je dis ça parce que, encore une fois, après 20 ans de fiers et loyaux services, un dessous d’escalier sera judicieusement mis à profit sous mon toit.
Autrement dit, je vais continuer dans ma nouvelle demeure à conserver mes vins dans un banal placard ni climatisé, ni spécialement aménagé. Bon, c’est au sous-sol, il est vrai, alors même l’été, en période de canicule, il n’y fait pas si chaud.
Il se trouve encore des gens, ici et là, pour s’étonner qu’un type comme moi, qui gagne sa vie essentiellement avec le vin, ne dispose pas d’un cellier en bonne et due forme. Un beau walk-in, tu sais. Aux parois vitrées, avec une table ronde au milieu, des chaises, une carafe, des verres, quelques exemplaires du Wine Spectator négligemment disposés, un éclairage tamisé, du Kenny G en sourdine, voire du Zamfir…
Je délire, quoi de neuf docteur, mais je ne suis pas aussi fou que j’en ai l’air.
À preuve, les propos récemment tenus par le rédacteur en chef du magazine anglais Decanter, l’une des publications qui font autorité dans le monde du vin. Dans le numéro de mars, le John Stimpfig en question confesse : « Au cours des deux dernières décennies, j’ai vécu dans six maisons — et aucune n’était équipée d’un cellier digne de ce nom. »
Tape-m’en cinq, mon vieux. Choisis le pub, je paie la Guinness.
Trêve de civilité, c’est affaire de priorités, tout simplement. Les gens comme moi et mon copain John préfèrent investir dans le vin lui-même plutôt que dans la brique et le mortier, disons ça comme ça.
Classe de maître Beringer
La maison Beringer et Wine Align / Chacun son Vin organisent une prestigieuse dégustation suivie d’un repas, une masterclass, le mardi 18 avril prochain, à Montréal.
En principe, Nadia, Bill ou moi aurions dû être présents ; mais nous serons à l’étranger, cette semaine-là, en train d’arpenter des rangs de vignes et d’échanger avec des vignerons.
Qu’à cela ne tienne : notre consoeur et amie Michelle Bouffard prendra le relais pour cette soirée arrosée de belles bouteilles, essentiellement les chardonnays et les cabernets qui ont fait la réputation de cette maison californienne.
Pour en savoir plus, cliquez ici.
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À boire, aubergiste !
Adi Badenhorst Sécateurs « Red Blend » 2014 — Très bon assemblage de type Rhône en provenance d’Afrique du Sud. La syrah ressort après une longue aération, avec ses notes agréablement herbacées, il y a ensuite une odeur de mûre ; la bouche suit, corsée et enveloppée, avec une belle texture.
Microbrasserie Loup Rouge Mackroken Flower Scotch Ale — Excellente scotch ale, maltée et amère à la fois (IBU à 42), dix pour cent d’alcool et il n’y paraît presque pas. Finale sur le caramel au beurre, encore une fois beaucoup de fraîcheur.
Baron De Ley Varietales Graciano 2014 — Très bon rouge de la Rioja. Mi-corsé, bien fruité, pas trop boisé, on perçoit là une réelle fraîcheur, avivée par la possible présence d’acidité volatile. Notes réglissées en finale et en rétro-olfaction. Un côté « moderne » et fruité assumé.
Jean-François Mériau Le Bois Jacou Gamay Touraine 2015 — Très bon gamay de la Loire, friand comme un beaujolais avec un surcroît de minéralité, d’assise légèrement tannique et astringente. Saveurs peu corsées, acidité marquée et tonifiante, pureté du fruit. Très rafraîchissant !
Les Vins De Vienne Saint-Joseph 2014 — Excellent saint-joseph au fruit d’une indéniable pureté, légères notes réduites et herbacées (typique de la syrah), saveurs mi-corsées, bonne acidité, reste de gaz carbonique, finale un brin vanillée, du tonus, de la fraîcheur.
Zolo Malbec Reserva 2013 — Très bon malbec argentin, concentré et floral, bourré de fruit par ailleurs. Boisé bien intégré, acidité présente (typique de l’Argentine). Rondeur et équilibre, de la fraîcheur, rien de vraiment racoleur, et pratiquement sec (2,5 g).
Stratus Moyer Road RR1 Riesling Niagara 2015 — Très bon riesling de l’Ontario, typé, floral, vif et tendu, avec du sucre résiduel mais l’acidité relève le tout, aucune lourdeur. Rien à envier à ses homologues du Vieux Continent (Alsace, Allemagne et Autriche, notamment).
Château Mont-Redon Châteauneuf-Du-Pape 2012 — Excellent châteauneuf rouge, puissant et élégant, finement épicé et bourré de fruit. Complexité naissante, que quelques années de bouteille encore confirmeront. Mais ça se laisse drôlement boire dès à présent…
Château Revelette Le Grand Rouge 2014 — Très bon vin de pays des Bouches-du-Rhône, mi-corsé, nerveux et rafraîchissant tout en faisant preuve d’un fruité d’une belle pureté, ensemble épicé et fin.
Laurent Combier Crozes-Hermitage 2015 — Belle syrah au nez, assez intense (la mûre, le bacon), saveurs assez corsées, texture à la fois soyeuse et serrée, pureté du fruit, notes florales en finale. Impeccable !
Granaxa Minervois Château Coupe Roses 2012 — Rouge du Languedoc au nez d’abord un peu réduit ; derrière, on perçoit une note métallique (la syrah), puis il y a la mûre et le foin coupé. En bouche, c’est frais, à peine corsé, plutôt délicat, même si la finale est un tantinet capiteuse.
Clos Triguedina Viognier-Chardonnay Le Sec du Clos 2012 — Savoureux assemblage de viognier et de chardonnay (à parts égales). À la couleur, assez foncée, succèdent d’engageantes notes de tabac et d’abricot. Du corps et de la fraîcheur en bouche, une texture enveloppée, une légère astringence et une bonne longueur. Au final, passablement d’élégance !
The New Black Wine Cahors 2012 — Jean-Luc Baldès a eu la main heureuse, en ressuscitant le fameux « vin noir » cher aux Anglais. Son 2012, chose certaine, est à la fois puissant et élégant. Il rappelle l’amarone italien, en plus sec et en légèrement moins corsé. Richesse et fraîcheur, c’est dire !
Marc
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