20 bons vins à moins de 20$ pour juin
Les choix de notre équipe du Québec
C’est bien beau, les bouteilles dispendieuses qui font vibrer d’émotion, mais au jour le jour, avec tous les autres comptes à payer par ailleurs, on a la plupart du temps envie de se faire plaisir avec de bons vins pas trop chers. Ça tombe bien ! À chaque fin de mois, nos chroniqueurs vous suggèrent 20 bonnes affaires à moins de 20 $ parmi les bouteilles qu’ils ont goûtées récemment. Santé !
Les choix de Marc Chapleau
Saint Clair Sauvignon Blanc 2014 : Tellement typé sauvignon de Nouvelle-Zélande, et tellement ok ! Ça sent tout plein l’asperge, le litchi, le pamplemousse, le buis, nommez-en, mais c’est convaincant parce que l’acidité est là et le sucre n’est pas trop marqué (4 g). Vraiment rien à redire.
Artazuri Garnacha 2013 : Quel bon achat ! Violacé, fruité et épicé, boisé aussi, mais l’ensemble est nerveux, bien tendu, pas si corsé et la finale est sur la fraîcheur. À 15 $ et des poussières, cet espagnol est un bon candidat pour les grillades estivales à base de viande.
Cistus Douro Reserva 2013 : Un assemblage de cépages indigènes portugais (base de tinta roriz, autre nom du tempranillo) sur le fruit, souple et coulant, mi-corsé seulement, et qui sera d’une belle polyvalence à table. À moins de 13 $, un très bon achat.
Château Camarsac Bordeaux supérieur 2010 : Nez de bordeaux relativement évolué, bien que le vin n’ait pas encore cinq ans. Ce dernier demeure bien vivant, cependant, l’acidité est marquée et tonifiante, les saveurs sont à peine corsées. Prometteur, malgré le début d’évolution ; revoir à l’horizon 2017-2018.
Mas Collet Montsant Celler de Capçanes 2012 : Rouge catalan robuste, solidement constitué. N’est pas sans évoquer certains rouges du Rhône sud, type gigondas ou châteauneuf-du-pape, en plus tannique, en moins charnu et en plus minéral. À 17,55 $, un bon rapport qualité-prix.
Les choix de Rémy Charest
Ce mois-ci, ma liste de vins va avec une trois questions estivales.
Premièrement, si un vin s’appelle le Lac des Roches, est-ce que ça veut dire qu’il est bon pour les parties de pêche et les filets de truite? Dans le cas de ce blanc accessible (moins de 13$), une cuvée qui existe depuis une bonne trentaine d’années, le nom réfère à un lac particulièrement rocheux situé non loin des vignobles de la maison Boutari. Quoi qu’il en soit, le vin est joliment parfumé et montre une fois de plus les vraies aubaines qu’offrent les vins grecs. (Et oui, je le verrais bien avec la truite.)
Deuxième question, quel genre de rouge, pour le BBQ? Avec les sauces relevées ou les condiments des burgers et hot-dogs, mieux vaut rester dans le beau, bon, pas cher. Mais ça ne veut pas dire qu’on doive se limiter à un seul profil. On peut y aller avec du fruité généreux et de l’épice, comme on en trouve dans le Tautavel de Gérard Bertrand, ex-champion de rugby. Si on se tourne vers le tannat-merlot Don Pascual, de l’Uruguay, on sera plutôt sur des notes de fumée et de pied de tomate : une personnalité bien différente du précédent.
Troisième question : est-ce que le rosé, grosso modo, c’est toujours pareil? Pour m’amuser, j’ai goûté côte-à-côte celui de François Chartier et le célèbre Pétale de Rose. Un bon exercice pour voir les différences, plus que les ressemblances. Autant le premier est coloré, autant le deuxième est pâle. Le fruité du premier se présente de façon plus exubérante que celui du second, un peu plus aérien, et les textures sont également assez différentes. La bonne chose? Les deux sont bien secs, ce qui les rend d’autant plus rafraîchissants.
Les choix de Nadia Fournier
Envie de dépaysement en attendant les vacances? Il vous faut goûter le Pipeño 2014 de Louis-Antoine Luyt. 100 % país (vieux cépage amené au chili par les premiers missionnaires espagnols), élaboré dans la plus pure tradition chilienne, foulé et égrappé à la main et vinifié en cuve ouverte. Tout léger (12,5 % d’alcool), fringant, du fruit et des notes animales qui lui donnent un air un peu rustique, mais pas trop. Bon vin de soif à servir frais.
Sur un mode plus charnu et solide, le Tradition 2012 de Denis Ferrer et Bruno Ribière (Ferrer-Ribière) fera votre bonheur quotidien avec des grillades. Belle expression roussillonnaise des cépages syrah, carignan, mourvèdre et grenache. Gorgé de soleil, suave et gourmand, avec juste ce qu’il faut de tanins. À moins de 20 $, on achète les yeux fermés.
Tout juste rentrée de Santorin, où j’ai redécouvert avec palsiir la cuvée Atlantis 2014 de la famille Argyros, qui a choisi d’assouplir la vivacité caractéristique de l’assyrtiko, avec une petite proportion d’athiri et d’aidani. L’exemple même du vin blanc sec et minéral qui évoque le bord de mer. Vite, sortez les fruits de mer!
Depuis son arrivée sur le marché québécois, le Pive Gris de la famille Jeanjean est l’une des valeurs sûres en matière de vins rosés. Toujours à la hauteur des attentes, avec des saveurs fruitées délicates, juste assez de gras, de vitalité et de salinité.
Autre valeur sûre, le Genoli 2014 de Ijalba charme toujours par sa fraîcheur et par l’originalité aromatique du cépage viura. À table comme à l’apéro, on appréciera sa présence en bouche à la fois friande et désaltérante. À ce prix, un must estival !
Les choix de Bill Zacharkiw
Frais et dispos !
Avec la température qui se réchauffe, il faut porter encore plus attention à la température de service, surtout pour les rouges. Siroter une bonne bouteille à l’extérieur par une soirée chaude, dépassant les 20 degrés, c’est formidable ; ce le sera cependant moins si le vin est lui-même à ces températures. Ayez donc un seau à glace sous la main, et plongez-y la bouteille si le vino réchauffe trop — pas plus de 18 degrés.
Les blancs sont souvent servis trop froids, mais pour certains c’est mieux ainsi. Exemple, le fabuleux 2013 Riesling de Selbach-Oster. Le vin est parfaitement équilibré en termes de sucre et d’acidité ; servez-le à 8 C et il conservera tout son charme.
Un bon chardonnay, c’est affaire d’acidité et de texture. Trop froid, et il n’y a que l’acidité qui ressort. Alors un vin comme le 2014 Chardonnay d’Argentine Salentein Portillo sera servi à environ 8 C, mais ne craignez rien s’il monte à 12 C : il n’en sera que plus aromatique et plus riche.
Le service du rosé est plus délicat. Servez bien froids ceux qui sont sucrés, mais les meilleurs, plus secs, comme le 2013 Côtes-du-Rhône Altitude du Clos Bellane, tolèreront jusqu’à 14 degrés. N’oubliez pas que ces vins sont faits à partir de raisins rouges et donc que pour révéler tous leurs arômes, il ne faut pas les traiter comme si c’était de la bière.
À 14 C, justement, les rosés et les rouges se rencontrent. Pour les rouges fruités et rafraîchissants, comme le 2012 Cheverny du Domaine Sauger, c’est le point de départ idéal. Mais ne dépassez pas la barre des 16 C, au risque de perdre le fruit et l’acidité croquante.
Les rouges plus puissants, tels le 2013 Côtes-du-Rhône Villages, Signargues de Pierre Henri Morel, devraient être servis à 16 C et ils gagneront en texture et en profil aromatique s’ils se réchauffent de quelques degrés.
Souvenez-vous : la meilleure façon de détruire un grand vin, c’est de le servir trop chaud !
La liste complète : 20 bons vins à moins de 20$
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