20 bons vins à moins de 20$ pour mars
Les choix de notre équipe du Québec
C’est bien beau, les bouteilles dispendieuses qui font vibrer d’émotion, mais au jour le jour, avec tous les autres comptes à payer par ailleurs, on a la plupart du temps envie de se faire plaisir avec de bons vins pas trop chers. Ça tombe bien ! À chaque fin de mois, nos chroniqueurs vous suggèrent 20 bonnes affaires à moins de 20 $ parmi les bouteilles qu’ils ont goûtées récemment. Santé !
Les choix de Marc Chapleau
Je l’ai déjà mis dans mes choix de la semaine, et je retape sur le clou ici même, dans notre revue mensuelle : c’est qu’il est très honnête, ce Fuzion Malbec-Shiraz 2013 argentin. Boisé à l’aide de copeaux, sûrement, torréfié un peu, mais le fruit et une certaine fraîcheur sont là. À 10 $, une bonne affaire.
D’Italie, le Montepulciano d’Abruzzo Illuminati 2012 est à la fois gourmand et généreux, corsé et acidulé. Et son prix, moins de 17 $, le rend particulièrement attractif.
Deux vins d’Espagne, maintenant. Le rioja Tempranillo Artadi 2012 se distingue par son mariage bois-fruit très réussi. En bouche, les saveurs sont mi-corsées et les tannins, de qualité. Le Garnacha Las Roscas Catalayud 2011 est plus mûr, plus confituré. Mais il conserve de la fraîcheur, l’ensemble est corsé et généreux.
Enfin, du Chili cette fois, on reste en territoire hispanophone, le Pinot Noir Single Vineyard Cono Sur 2012 dépasse de deux poils notre limite fixée à 20 $ (il faudra, je le crains, allonger un 25 sous supplémentaire), mais le jeu en vaut la chandelle. L’ensemble est un peu évolué, mais il y a de la profondeur, et suffisamment de fruit et d’acidité.
Les choix de Bill Zacharkiw
Cet hiver qui n’en finit plus s’accroche, tant bien que mal, mais la saison de la pêche au crabe commence aujourd’hui même, le 26 mars, si bien qu’on a toutes les raisons d’espérer. Voilà par contre un crustacé difficile à marier aux mets. Sa chair est si délicate, et un brin sucrée, qu’on l’écrase facilement, le vin prenant toute la place.
J’opte le plus souvent pour un pinot blanc. ll a la délicatesse nécessaire et son acidité basse se marie de belle façon à la texture de la chair du crabe. Le Trimbach, particulièrement dans son millésime 2013, convient très bien.
Si vous préférez les blancs plus aromatiques, alors essayez le Sauvignon blanc 2014 du Domaine Bellevue, qui nous vient de la Touraine, dans la Loire. Son acidité n’est pas trop marquée, et sa texture s’accommodera bien du crabe.
Du côté des rouges, je vous emmène d’abord du côté du Rhône avec le Crozes-Hermitage 2012 élaboré par l’une des meilleures caves coopératives de France, la Cave de Tain. Avec ses arômes de mûres et ses tannins délicats, ce crozes rend tout à fait justice à ce que connote le nom Hermitage.
Plus rustique, et par ailleurs biologique, le 2011 Torracia, de Corse, est un excellent rouge au fruit bien mûr et aux tannins marqués. Des côtelettes d’agneau seraient indiquées, ici.
Enfin, et bien que le prix dépasse d’un poil (15 cents !) le prix limite que nous nous fixons pour cette revue mensuelle, j’ai vraiment aimé le Morellino Di Scansano 2011 de Castello di Bossi. Un sangiovese bien mûr, quasi charnu, davantage marqué par le fruit que par des notes terreuses. Veau parmigiano ? Ne cherchez plus, vous avez trouvé.
Les choix de Rémy Charest
Quand je me suis baladé au Salon des vins de Québec, l’autre jour, j’ai spécifiquement cherché des vins à moins de 20$, en vue de ce rendez-vous mensuel. Bonne idée, au final, puisque ça m’a permis entre autres de goûter des vins québécois bien mitonnés, à commencer par le Voile de la Mariée 2013, du Vignoble Sainte-Pétronille, un assemblage de vandal-cliche et de vidal frais, droit et juste assez aromatique. À 16,60$, c’est un très bon rapport qualité-prix.
Sur un mode plus rond et festif, j’ai souri en goûtant le mousseux rosé du Domaine de Lavoie, assemblage étonnant de frontenac gris, d’eona et de sainte-croix, à la couleur assez foncée et aux jolies notes de fruits rouges. Un brin de sucre, mais juste un brin, le rend certainement capable de plaire au plus grand nombre.
Après le Québec, j’ai fait le saut vers la Grèce, pour goûter le blanc du Domaine Gerovassiliou, fait moitié-moitié d’assyrtiko et de malagousia. Le premier est vif, le second très aromatique, et la somme de ces deux cépages à tendances opposées est harmonieux et charmeur.
Au même comptoir que le grec, il y avait un vénitien inattendu : un chardonnay, sous les 15$, le Campagnola, IGT Veneto. Simple, fruité, sans lourdeur, accessible : certainement aussi bien fait que ceux de régions plus généralement associées au chardonnay, comme la Californie, mettons.
Finalement, j’ai aussi été surpris agréablement par le malbec Alma Negra 2012, vivifié par un 15% de bonarda. Là où les malbecs argentins sont souvent ronds à l’excès, il y a là un surcroit d’énergie et de jolies notes fumées qui viennent donner de la complexité et du caractère.
Les choix de Nadia Fournier
Casa Ferreirinha , Vinha Grande 2010, Douro – Toujours très satisfaisant, les vins de cette vénérable maison du Douro demeure fidèle à un style très classique. À défaut du spectaculaire Barca Velha – le grand vin de Ferreirinha, toujours absent de la SAQ au moment d’écrire ces lignes –, on pourra se consoler à prix doux avec ce vin courant dont la qualité au fil des ans ne se dément pas.
Domaine d’Aupilhac, Lou Maset 2013, Coteaux du Languedoc – Sylvain Fadat pratique l’agriculture biologique sur le terroir de Montpeyroux, le cru le plus élevé des coteaux du Languedoc. Il y élabore ce très bon vin rouge dont la feuille de route au cours des dernières années est impeccable.
Chionetti, San Luigi 2011, Dogliani – Le dolcetto est tout le contraire du nebbiolo en ce qu’il n’a rien de bien noble. C’est plutôt un cépage populaire, utilisé pour l’élaboration de vins de soif qu’on boit sans trop réfléchir. Celui de la famille Chionetti est un pur régal de simplicité.
Bodegas Moraza, Tinto Joven 2013, Rioja – Anciennement chez Cryomalus, le Québécois Patricio Brongo assiste sa conjointe dans le travail à la vigne et commercialise les vins de cette bodega familiale de le Rioja au Québec. Très bon vin de tous les jours, à apprécier dans sa prime jeunesse.
Tetramythos, Achaia, Noir de Kalavryta 2013 – Panayiotis Papagiannopoulos a perdu sa cave et une majeure partie de ses vignes dans les feux de forêt qui ont ravagé le Péloponnèse à l’été 2007. Les parcelles ont depuis été replantées et sont conduites en agriculture biologique. Parmi les cépages cultivés, le noir de Kalavryta, une variété rare dont Papagiannopoulos tire un vin rouge aussi original qu’abordable.
Santé!
La liste complète : 20 bons vins à moins de 20$
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